novembre 12, 2024
Déclaration de ParlAmericas à propos de la crise de déplacement forcé dans l’hémisphère

ParlAmericas reconnaît que les perturbations politiques, démocratiques et de gouvernance ayant aggravé le déclin économique, augmenté les niveaux d’insécurité et nui aux droits de la personne et au bien-être de la société, ont entraîné une crise de déplacement forcé dans l’hémisphère, avec des mouvements de migrants et de demandeurs d’asile sans précédent, surtout en provenance du Vénézuéla et d’Haïti.  

Les personnes migrantes du Vénézuéla et d’Haïti, ainsi que d’autres pays, fuient l’extrême pauvreté, la persécution politique et la violence. Beaucoup se sentent contraintes d’entreprendre des voyages périlleux via des routes dangereuses comme le bouchon du Darién, s’exposant à des risques extrêmes. Durant leur trajet et à leur arrivée à destination, les personnes migrantes font face à de multiples menaces, dont la violence sexuelle et l’extorsion.

Cette crise de déplacements régionaux a créé une pression considérable sur les pays d’accueil, qui ont du mal à fournir ressources et protection aux personnes ayant besoin d’une assistance urgente. Les services sociaux, les systèmes de santé et éducatifs, et les marchés du travail sont soumis à de fortes tensions. Malgré les efforts louables de certaines juridictions, ces défis menacent la paix, la stabilité et les économies de la région. De plus, cette crise a facilité l’expansion de réseaux de crime organisé transnational, qui profitent des vulnérabilités des populations migrantes et violent les droits de la personne. 

La migration doit absolument être une décision volontaire et éclairée et non un besoin urgent. Pour atteindre cela, il est prioritaire de traiter les causes structurelles des perturbations politiques, démocratiques et de gouvernance actuelles, ainsi que leurs conséquences économiques, sécuritaires et humanitaires, en tenant compte du fait que cette crise pourrait se répandre dans d’autres régions de l’hémisphère. 

ParlAmericas a déjà condamné la privation de libertés au Vénézuéla suite à la récente élection présidentielle, et a exigé le respect de la volonté du peuple vénézuélien, exprimée pacifiquement via les urnes. Aussi, ParlAmericas a exprimé sa profonde inquiétude face à la dégradation continue en matière de sécurité à Haïti, condamnant la violence des groupes criminels, et face au risque de famine exacerbé par le contrôle de ces groupes sur les chaînes d’approvisionnement.

ParlAmericas appelle de nouveau les dirigeants politiques et la communauté internationale à renforcer des mesures de soutien tangibles et à promouvoir le dialogue coopératif et les réponses coordonnées, incluant une assistance financière internationale aux pays d’accueil. Affronter cette crise de déplacement exige de la solidarité, de la compassion et un engagement ferme pour des solutions pacifiques et durables respectant la démocratie et les droits humains de toutes et tous.

Cette déclaration est émise suite à la réunion interparlementaire hémisphérique « La migration dans un contexte de difficultés sociales et environnementales » coorganisée par ParlAmericas, où des représentants de 18 pays et deux territoires ont adopté une déclaration détaillant des engagements pour le renforcement de modèles de gouvernance fondés sur les droits de la personne et la promotion d’une migration sûre, ordonnée et régulière.